Dans ma tête,  Mes écrits

Et si on se remettait à l’écriture ?…

Il y a de cela un bon moment, j’écrivais un peu… Beaucoup en fait… Énormément même. J’écrivais tout et rien. J’écrivais tout ce qui me passer par la tête. J’écrivais tout ce que je pouvais imaginer. Cela pouvait naître d’un rien : une musique, une sensation, une vision… Tout pouvait faire jaillir un bout de récit dans ma tête, qui s’affichait comme un film dans ma tête. Je voyais la scène se déroulait, et il ne me restait plus qu’à la retranscrire, qu’à la mettre en mots. Il me suffisait d’utiliser les bons mots. Et depuis quelques temps, ça ne m’arrivait plus. Non pas que les films ne surgissaient plus dans ma tête… Mais je ne trouvais plus les mots. Je n’arrivais plus à retranscrire mon imaginaire. Syndrome de la page blanche ? Peut être. Mais impossible de savoir d’où cela venait… Et il y a peu de temps,  encore une fois sans explications, les  mots sont revenus. Aussi soudainement qu’ils étaient partis. Et j’ai ressenti ce besoin de les mettre par écrit. Ce besoin intrinsèque d’écrire…
Et, toujours sans explications, j’ai eu envie de partager ça avec vous. Peut être parce qu’ici c’est mon moyen d’expression, et que cela fait partie de moi. N’hésitez surtout pas à me dire ce que vous en pensez, je suis preneuse de toutes les critiques constructives ! Mais je vous demande quand même d’être indulgents, car cela faisait longtemps que je n’avais pas écrit…

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Fatigué. C’est tout ce qu’il était. C’est tout ce qu’il ressentait. S’il ressentait encore quelque chose… Ça c’était déjà moins sûr… Boite de somnifères, ciseaux, couteaux, lames de rasoir. Le choix n’avait que peu d’importance. Plus cela serait rapide, mieux ce serait. Autant éviter la boîte de somnifères dans ce cas-là… La souffrance ne lui faisait plus d’effet. La souffrance physique n’est rien à côté de la souffrance du cœur. Ça sera la première chose qui lui tombera sous la main… La lame pressa la chair de son poignet. Une goutte de sang perla. Une larme coula. Il avait mal. Mais pas au poignet. La larme lui brûla la joue. Il sentit son trajet sur sa joue. Du coin de sa paupière jusqu’à son menton. Comme s’il pleurait de l’acide. Il repensa à elle. Encore à elle… Elle. Toujours elle. Morte trois mois plus tôt. Elle aussi était fatiguée, usée, épuisée. Elle aussi n’en pouvait plus… Ce n’est pas vivre sans elle qui est difficile. C’est vivre avec son souvenir. Tous ses souvenirs. Tout ce qu’il se rappelait. Son sourire. Sa voix. Son regard. Tout ce qu’il avait pourtant essayé d’oublier, d’enfuir, d’enterrer en lui. Il s’en voulait. De ne pas avoir été là. De ne pas avoir pu empêcher ça. De ne pas avoir su empêcher ça. De ne pas avoir été là pour elle. Il n’en pouvait plus de vivre avec tout ça. De ne penser qu’à ça. De ne penser qu’à elle. De ne penser qu’à ce jour. Souvenirs. Souffrance. Culpabilité. Il baissa la tête. Une larme se mêla à son sang tandis que la lame s’enfonçait dans  sa chair.

« Qu’est ce que tu fais ? ». Il releva brusquement la tête. Elle était là. Assise. En face de lui. Souriante. Attendrissante. Rayonnante. Comme un ange. Sa voix résonna dans sa tête. « J’en peux plus… », lui dit-il dans un souffle. Comme une supplication. Comme une imploration. Comme s’il lui demandait la permission. Elle s’approcha doucement de lui et posa sa main sur son poignet. Il avait l’impression de sentir sa présence. De sentir son contact. De sentir la chaleur de sa main sur sa chair à vif. Sans regarder la plaie, elle plongea son regard dans le sien. « Ne fais pas ça. Tu as encore tellement à vivre. Tellement à découvrir. Tellement à ressentir. Ne soit pas aussi lâche que moi. N’abandonne pas comme ça. Sois plus fort que ça. Je sais que tu en es capable. Je crois en toi. J’ai toujours cru en toi. Pense à tous ceux qui ont besoin de toi. Frères. Sœurs. Amis. Tous ceux pour qui tu es un exemple. Tous ceux pour qui tu comptes. Ne soit pas aussi égoïste que moi. La vie représente beaucoup trop pour l’arrêter comme ça. Alors bats-toi. Sois plus fort que je ne l’ai été. Et si ce n’est pas pour toi, fais-le pour moi. ». Il baissa à nouveau la tête, tandis que les larmes continuaient à couler le long de son visage. Elle déposa un baiser sur son front. Il ferma les yeux. C’est comme s’il pouvait sentir le contact de ses lèvres sur sa peau. Comme si elle était encore là. Il aurait voulu la prendre dans ses bras. Mais il avait trop peur qu’elle disparaisse. La douceur de son affection lui réchauffa un peu le cœur. « Peu importe ce qui se passera, je serais toujours là, avec toi. ». Il rouvrit les yeux. Elle avait disparu. Elle n’était plus là. La lame glissa de ses doigts et s’écrasa sur le sol. Les larmes cessèrent petit à petit et laissèrent place au sourire. Un demi-sourire. Mais un sourire quand même. Une lueur d’espoir. Une lueur de force. Une lueur de vie. Il vivrait. Il vivrait la vie qu’elle ne vivra jamais. Il vivrait en son souvenir. Il vivrait pour elle.

Photo : Pixabay.com

Ana, 25 ans. Et si on recommençait à rêver ?

6 commentaires

  • iotop

    Bon jour,
    Un texte fluide contre toute attente au regard des phrases courtes. Trop courtes parfois à la lecture à haute voix. Mais, est-ce pour acter une effet de relief, une lenteur dans l’acte qui se réalise devant nos yeux comme un ralenti, pour appuyer aussi ce drame ? Car c’est un drame en tout état de cause : premier acte : le cheminement qui amène la lame au poignet, et le second acte qui apporte la croix : “Il vivrait pour elle”.
    Je note : “La lame glissa de ses doigts et s’écrasa sur le sol.” Ce qui me chagrine est : s’écrasa. Pour une lame qui tombe sur un sol, cela me parait étrange 🙂
    Max-Louis

    • Moon's Creed

      Bonjour,
      Je conçois que les phrases sont parfois trop courtes, mais c’est pour donner un rythme, une rapidité au texte et à l’action.
      Et je suis d’accord qu’une lame qui “s’écrase” au sol, c’est étrange, mais cette phrase a plus une dimension symbolique que réaliste 🙂
      Merci en tout cas pour toutes ces remarques et d’avoir pris le temps de lire 🙂

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